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Sources

Dyspepsie de l'adulte

code CISP-2 : D02 ; D03 ; D07

code CIM-10 : K30 ; R10.1

En résumé

résumé
  • Définition : douleur ou inconfort chronique centré sur l’épigastre.

  • Symptomatologie : brûlures épigastriques, satiété précoce, pesanteur épigastrique post-prandialeballonnement épigastrique, éructations excessives, nausées...

  • Distinguer :

    • la "dyspepsie non explorée" (par endoscopie œso-gastro-duodénale (EOGD)) ;

    • la "dyspepsie organique", causée par une pathologie organique ;

    • la "dyspepsie fonctionnelle", pour laquelle aucune pathologie organique n'a été retrouvée (au minimum après réalisation d'une EOGD).

  • Consensus quant à la réalisation d'une EOGD en première intention ​en cas d'âge > 45-50 ans, de signes d'alarme ou d'antécédent personnel ou familial de néoplasie digestive.

  • Pas d'attitude diagnostique consensuelle en première intention chez le sujet jeune, sans critère d'alarme et sans antécédent :

    • Traitement empirique par IPP pendant 4 à 8 semaines ;

    • EOGD d'emblée ;

    • recherche non invasive de Helicobacter pylori.

  • Pas d'attitude thérapeutique consensuelle concernant la dyspepsie fonctionnelle :​

    • Réévaluation des traitements potentiellement pourvoyeurs de syndrome dyspeptique ;

    • Réassurance du patient, prise en charge de l'anxiété éventuelle

    • Mesures hygiéno-diététiques ;

    • Traitements symptomatiques d'appoint ;

    • Traitements antiacides (hors AMM)

    • Traitements alternatifs de deuxième intention : prokinétiques, antidépresseurs... (hors AMM)

Stratégie de prise en charge

prise en charge

DYSPEPSIE :

  • Syndrome défini par une douleur ou un inconfort chronique centré sur l’épigastre.

  • Symptômes (critères de Rome IV) :

    • brûlures / douleurs épigastriques (assez sévères pour perturber les activités habituelles) ;

    • satiété précoce (assez sévère pour empêcher de finir un repas "normal") ;

    • pesanteur / plénitude épigastrique post-prandiale (assez sévère pour perturber les activités habituelles) ;

    • ballonnement épigastrique ;

    • éructations excessives ;

    • nausées.

1) ÉLIMINER LES DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS :​​

  • En cas de pyrosis et/ou de régurgitations prédominants, un reflux gastro-œsophagien (RGO) est plus probable ;

  • Éliminer une cause médicamenteuse (prise d'AINS notamment) ;

  • Éliminer une cause métabolique ou systémique (endocrinopathie, diabète...) ;

  • Éliminer une pathologie biliaire...

Pour cela, et selon le contexte et l'examen clinique, peuvent être réalisés :

  • un bilan biologique initial ;

  • une imagerie abdominale (échographie / scanner / IRM).

2) PRISE EN CHARGE D'UNE DYSPEPSIE NON EXPLORÉE :

  • "Non explorée" signifie "non explorée par endoscopie œso-gastro-duodénale (EOGD)".

  • En cas de pathologie digestive probable (signes d'alarme, âge > 45-50 ans, antécédent personnel ou familial de néoplasie digestive), une EOGD est à réaliser en première intention.

  • Dans les autres cas, où une dyspepsie dite "fonctionnelle" est plus probable, la stratégie de prise en charge n'est pas consensuelle. Trois options sont possibles en première intention :

    • traitement empirique par IPP simple dose pendant 4 à 8 semaines, avec réalisation d'une EOGD en cas d'échec ou de récidive à l'arrêt ;

    • EOGD d'emblée, avec recherche de Helicobacter pylori ;

    • recherche non invasive de Helicobacter pylori, puis :

      • si positive : traitement d'éradication probabiliste ​ou EOGD ;

      • si négative : essai de traitement par IPP ou EOGD.

Prise en charge de la dyspepsie non explorée chez l'adulte

(1) Essai IPP simple dose pendant 4 à 8 semaines Hors AMM :

ESOMEPRAZOLE 20mg / LANSOPRAZOLE 15mg / OMEPRAZOLE 10mg / PANTOPRAZOLE 20mg RABEPRAZOLE 10mg

1 prise par jour, de préférence le matin à jeun

(2) Endoscopie œso-gastro-duodénale (EOGD) avec biopsies antrales et fundiques systématiques :

  • Permet de visualiser une éventuelle pathologie organique et de la biopsier

  • Permet de rechercher Helicobacter pylori 

  • Permet, en cas de présence de Helicobacter pylori, de réaliser un antibiogramme pour un traitement antibiotique adapté (ce qui n'est pas possible avec les méthodes non invasives)

(3) Test non invasif de détection de Helicobacter pylori, par (au choix) :

  • Sérologie

  • Test respiratoire à l'urée marquée au 13C :

    • non remboursé dans cette indication ;

    • à réaliser au moins 2 semaines après l'arrêt des antisécrétoires gastriques (IPP ou anti-H2)

  • Recherche d'antigène fécal :

    • non remboursée ;

    • à réaliser au moins 2 semaines après l'arrêt des antisécrétoires gastriques (IPP ou anti-H2)

En cas de positivité du test, se discute :

  • soit la réalisation d'une EOGD,

  • soit un traitement d'éradication probabiliste avec contrôle de l'éradication au moins 4 semaines après la fin des antibiotiques et au moins 2 semaines après l'arrêt des antisécrétoires gastriques (IPP ou anti-H2), par un test respiratoire à l'urée marquée au 13C ou par la recherche d'antigène fécal (non remboursée).

3) PRISE EN CHARGE D'UNE "DYSPEPSIE ORGANIQUE" :

4) PRISE EN CHARGE D'UNE "DYSPEPSIE FONCTIONNELLE" :

"Dyspepsie fonctionnelle" = aucune pathologie organique retrouvée, au minimum après réalisation d'une EOGD

  • Symptômes gênants présents sur les 3 derniers mois et ayant débutés il y a au moins 6 mois.​

  • La classification de Rome IV distingue deux grands syndromes au sein de la "dyspepsie fonctionnelle" :

    • le syndrome de douleur épigastrique (EPS) : symptômes plutôt indépendants des repas, voire même parfois soulagés par la prise alimentaire ;

    • le syndrome de détresse post-prandial (PDS) : symptômes déclenchés par les repas.

  • Association fréquente avec le syndrome de l'intestin irritable (SII) et le reflux gastro-œsophagien (RGO).

  • Il n'existe pas de stratégie de prise en charge diagnostique et thérapeutique consensuelle.

  • Il existe un effet placebo non négligeable chez les patients dyspeptiques.

  • En cas de persistance des symptômes malgré un essai de traitement, certaines explorations pourront se discuter avec le gastro-entérologue, en deuxième intention et selon le contexte, pour rechercher une autre pathologie : 

    • RGO de présentation atypique (pH-(imédance)métrie) ;

    • Syndrome de l'intestin irritable (SII)...

RÉASSURANCE DU PATIENT

  • Rassurer le patient en l'informant de la bénignité de ses symptômes

  • Prendre en charge l'anxiété en tant que telle si elle figure au premier plan

  • En cas d'échec de la prise en charge médicamenteuse, l'hypnose, les psychothérapies et les thérapies comportementales peuvent parfois s'avérer utiles.

MESURES HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES

  • Pas de régime spécifique, ni trop strict, mais les aliments identifiés comme facteur déclenchant des symptômes par le patient peuvent être exclus, en évaluant la réponse.

  • Selon les cas, on pourra essayer une éviction temporaire des aliments acides, épicés, hypercaloriques ou riches en fibres.
  • Les aliments très gras sont déconseillés car ils ralentissent la vidange gastrique.
  • Il convient aussi de limiter les boissons gazeuses, les chewing-gums, les excitants (café, thé) et les boissons alcoolisées.
  • Les repas doivent être pris de façon détendue, lentement et à heures régulières.

  • Il est important de bien mastiquer les aliments, de boire suffisamment mais sans excès.

  • Il faut éviter la position allongée après les repas et les vêtements trop serrés au niveau abdominal.

RÉÉVALUATION DES TRAITEMENTS

  • Réévaluer les traitements pris par le patient, notamment ceux pris en automédication ;

  • Puis arrêter les traitements non indispensables qui pourraient être responsables des symptômes dyspeptiques (AINS notamment).

RECHERCHE ET ÉRADICATION DE H. PYLORI

En cas de test positif :

  • Traitement d'éradication, si possible adapté à l'antibiogramme

  • Contrôle de l'éradication systématique (au moins 1 mois après la fin du traitement)

NB : En cas de résolution des symptômes perdurant au-delà de 6 mois après le traitement d'éradication, la dyspepsie est dite "associée à Helicobacter pylori", plutôt que "fonctionnelle".

MÉDICAMENTS ANTI-ACIDES :

  • Antiacides Hors AMM

  • Anti-H2 Hors AMM

  • IPP Hors AMM

Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) n'ont pas d'indication AMM pour la dyspepsie, et ce, d'autant moins pour une utilisation au long cours.

Cependant plusieurs attitudes thérapeutiques existent, telles que :

  • Essai d'un IPP simple dose (1 prise le matin à jeun) pendant 4 à 8 semaines ; IPP double dose (1 prise matin et soir avant les repas) en cas d'inefficacité.

  • Stratégie progressivement croissante : essai d'un antiacide, puis d'anti-H2 si insuffisant, puis d'IPP si insuffisant.

  • Stratégie progressivement décroissante : IPP puis anti-H2 puis antiacide.

TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX SYMPTOMATIQUES D'APPOINT (classés en fonction de leur indication AMM)

TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX ALTERNATIFS Hors AMM

Alternatives thérapeutiques à discuter avec le gastro-entérologue : prokinétiques, antidépresseurs (tricycliques, inhibiteur de la recapture de la sérotonine)...

Outils d'aide à la consultation et information du patient

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Sources

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Date de création : 14/05/2020

Date de dernière mise à jour : 14/05/2020

Date de dernière révision : 14/05/2020

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