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ÉPIGASTRALGIES (orientation diagnostique)

code CISP-2 : D02

code CIM-10 : R10.1

résumé

En résumé

  • Les douleurs épigastriques aiguës sont le plus souvent dues à des affections ulcéreuses gastro-duodénales (ulcère hyperalgique, perforation ulcéreuse), à des pancréatites aiguës ou à des affections biliaires.

  • Cependant, il faut garder à l'esprit qu'il puisse s'agir d'autres affections, parfois trompeuses, telles que :

    • les autres affections ​digestives de présentation atypique (œsophagite, gastrite, appendicite aiguë, ischémie mésentérique...) ;

    • les affections aortiques (anévrysme, dissection) ;

    • les affections cardiaques : notamment éliminer un infarctus chez tout patient à risque coronaire ;

    • les affections pleuro-pulmonaires ;

    • les douleurs rachidiennes projetées ;

    • une insuffisance surénale aiguë ;

    • une hypercalcémie ;

    • une acidocétose diabétique ;

    • une drépanocytose...

  • La dyspepsie est fréquente et entraîne une douleur ou un inconfort au niveau de l'épigastre de manière chronique.​

prise en charge

Orientation diagnostique en cas d'épigastralgies

AFFECTIONS DIGESTIVES
MALADIE ULCÉREUSE GASTRO-DUODÉNALE
  • Syndrome ulcéreux typique : douleurs épigastriques à type de crampe ou de faim douloureuse, apparaissant 1 à 5 heures après les repas et atténuées par l’ingestion d’aliments ou la prise d’anti-acides.
  • Signes atypiques peu spécifiques plus fréquents : sensation de satiété précoce, éructations après avoir mangé, intolérance aux aliments riches en graisses, nausées et plus rarement vomissements, douleurs liées à l’ingestion d’aliments...

  • Complication ulcéreuse inaugurale :

    • ulcère perforé : douleurs épigastriques intenses et brutales, associées à des nausées/vomissements, un abdomen chirurgical, des signes de choc, un pneumopéritoine au scanner ;

    • ulcère hémorragique : anémie ferriprive, extériorisation de sang (hématémèse, méléna, rectorragie en cas d’hémorragie massive), signes de choc hypovolémique ;

    • sténose ulcéreuse : vomissements post-prandiaux, satiété précoce, perte de poids, clapotage gastrique à jeun (stase gastrique), ondes péristaltiques, déshydratation et troubles ioniques (alcalose métabolique, hypochlorémie, hypokaliémie).

  • Possible prise de traitement gastrotoxique (AINS ++) associée.

CANCER GASTRIQUE

Épigastralgies possiblement associées à :

  • des nausées et vomissements répétés ;

  • une altération de l’état général (anorexie, asthénie, amaigrissement) ;

  • une hémorragie gastro-intestinale et/ou anémie chronique ;

  • une dysphagie, généralement semi-récente, chronique et progressive.

DYSPEPSIE

Syndrome défini par une douleur ou un inconfort chronique centré sur l’épigastre :

  • brûlures / douleurs épigastriques ;

  • satiété précoce ;

  • pesanteur / plénitude épigastrique post-prandiale ;

  • ballonnement épigastrique ;

  • éructations excessives ;

  • nausées.

AFFECTION PANCRÉATIQUE
  • Pancréatite aiguë (alcoolique, lithiasique, médicamenteuse...) / pancréatite chronique / cancer du pancréas
  • Douleur pancréatique :
    • épigastrique, à type de crampe, avec irradiation dorsale, transfixiante
    • d'intensité très élevée, avec début brutal (coup de poignard)
    • déclenchée par un repas gras ou une prise d'alcool
    • parfois associée à un malaise, des sueurs, des vomissements, une constipation (iléus), une diarrhée (stéatorrhée), un amaigrissement...
  • Lipasémie > 3N en cas de pancréatite aiguë​
AFFECTION BILIAIRE
  • Lithiase biliaire +++ (colique hépatique, cholécystite, angiocholite) / cancer de la vésicule ou de la voie biliaire principale / présence de parasites
  • Douleur biliaire (ou "douleur de colique hépatique") :
    • épigastrique et/ou ​de l'hypochondre droit, à type de torsion ou crampe
    • irradiation possible à l'épaule ou à l'omoplate droite
    • d'intensité élevée
    • parfois associée à des vomissements ; à un ictère, une fièvre et des frissons en cas d'angiocholite
  • Signe de Murphy
  • Cytolyse, cholestase
AUTRES AFFECTIONS DIGESTIVES
(liste non exhaustive)
  • Gastrite
  • Œsophagite
  • Manifestation atypique d'une appendicite aiguë (dans les premières heures)
  • Angor mésentérique voire ischémie intestinale aiguë (y penser en cas de terrain à risque cardiovasculaire) > angioscanner en urgence
  • Péri-hépatite (syndrome de Fitz-Hugh-Curtis) : péritonite localisée à l'hypochondre droit, d'origine vénérienne (chlamydia, gonocoque), quasi exclusivement chez la femme.
PENSER AUX AFFECTIONS EXTRA-DIGESTIVES "PIÈGES"
AFFECTION AORTIQUE
  • Dissection aortique

  • Anévrysme aortique

AFFECTION CARDIAQUE
  • Infarctus du myocarde, notamment inférieur > ECG systématique en cas d'épigastralgies chez un patient présentant des facteurs de risque coronaire
  • Péricardite : douleurs exacerbées en décubitus dorsal, améliorées à l'antéflexion du tronc, respiro-dépendantes ; parfois associées à de la toux ; frottement péricardique à l'auscultation et signes électrocardiographiques inconstants.
AFFECTION PULMONAIRE
  • Pneumopathie infectieuse
  • Pleurésie
AUTRES AFFECTIONS POUVANT CAUSER DES DOULEURS ABDOMINALES AIGUË
(liste non exhaustive)
  • Insuffisance surrénale aiguë : douleurs abdominales diffuses associée à des signes généraux (fièvre, hypotension) ; hyponatrémie, hyperkaliémie, hypoglycémie ; dans un contexte évocateur (insuffisance surrénale chronique, interruption de corticoïdes pris au long cours, post-partum)
  • Hypercalcémie : tableau abdominal pseudo-chirurgical
  • Acidocétose diabétique : terrain évocateur, syndrome polyuro-polydipsique, troubles neurologiques, dyspnée de Kussmaul, haleine cétosique, hyperglycémie, cétonurie, acidose
  • Toxiques, médicaments, sevrage : sevrage en opiacés ; ingestion de drogues ; amphétamines, dérivés de l'ergot de seigle et cocaïne peuvent entraîner une ischémie intestinale (vasoconstriction) ; intoxication au plomb
  • Douleurs rachidiennes projetées, notamment syndrome de Cyriax
  • Maladie périodique ("fièvre méditerranéenne") : sujet jeune originaire du pourtour méditerranéen ; douleurs abdominales diffuses avec fièvre associée ; crises répétées ; syndrome inflammatoire biologique.
  • Vascularites, dont le purpura rhumatoïde : essentiellement chez l'enfant, associé à un purpura, des arthralgies et une atteinte rénale.
  • Drépanocytose : crise vaso-occlusive, lithiase biliaire compliquée 
  • Phéocromocytome
  • TRAPS syndrome
  • Syndrome hyper-IgD
  • Porphyrie hépatique aiguë intermittente
  • Œdème angioneurotique
sources

Sources

Collégiale des universitaires en hépato-gastro-entérologie. Hépato-gastro-entérologie-Chirurgie digestive 4e ed. Elsevier Masson 2018. p.89-103

actualisation

Actualisation de la page

Date de création : 24/05/2020

Date de dernière mise à jour : 24/05/2020

Date de dernière révision : 24/05/2020

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