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Hernie hiatale

code CISP-2 : D90

code CIM-10 : K44 ; Q40.1

En résumé

résumé

- Définition : protrusion permanente ou intermittente, d'une partie de l'estomac dans le thorax à travers le hiatus œsophagien du diaphragme.

- Deux types, à distinguer du fait de symptomatologies et de prises en charge différentes : 

  • hernie hiatale "par glissement" (type I) :

    • la plus fréquente ;​​

    • le plus souvent asymptomatique ;

    • peut occasionner un reflux gastro-œsophagien (RGO) et ses complications, mais n'est ni nécessaire, ni suffisante ;

    • sa présence n'est pas, en soi, une indication de traitement médicamenteux ou chirurgical ;

    • sa prise en charge se résume à celle du RGO qu'elle provoque.

    • son traitement chirurgical pourra s'envisager si les symptômes de RGO persistent en dépit de la prise des médicaments antisécrétoires.

  • hernie hiatale "par roulement" ou "para-oesophagienne" (types II, IIII, IV) :

    • ​asymptomatique ou responsable de symptômes très variés (douleurs basi-thoraciques, dyspnée, régurgitations, pneumonies à répétitions, anémie ferriprive...)​ ;
    • sa prise en charge est exclusivement chirurgicale ;
    • en raison du risque important de complications (volvulus gastrique, nécrose gastrique, perforation, hémorragie...), la chirurgie est recommandée si le patient est symptomatique et sera à envisager en fonction du risque opératoire du patient si celui-ci est totalement asymptomatique.

Stratégie de prise en charge

prise en charge

HERNIE HIATALE :

  • protrusion permanente ou intermittente, d'une partie de l'estomac dans le thorax à travers le hiatus œsophagien du diaphragme

  • diagnostiquée à l'endoscopie (EOGD) ou à l'imagerie (TDM ou TOGD)

  • peut se constituer à tout âge (hernie hiatale congénitale possible) mais sa survenue augmente avec l'âge

  • favorisée par la surcharge pondérale

  • deux types ("par glissement" et "par roulement") à distinguer du fait de symptomatologies et de prises en charge différentes

TYPE I = "par glissement"

  • la jonction œsogastrique est remontée en intra-thoracique mais le fundus gastrique est en dessous de la jonction

  • type le plus fréquent (représente plus de 85% des hernies hiatales)

  • peut occasionner un reflux gastro-œsophagien (RGO) et ses complications mais n'est ni nécessaire, ni suffisante

  • le plus souvent asymptomatique

Asymptomatique (découverte fortuite)

  • Aucun traitement nécessaire

  • Aucune surveillance nécessaire

Symptomatique : 

RGO +/- complications peptiques (œsophagite, endobrachyœsophage...)

  • Prise en charge du RGO et de ses complications éventuelles (de la même façon qu'il y ait ou non une hernie hiatale associée au reflux)

Gêne persistante malgré une prise en charge médicale adaptée et optimisée​

  • Traitement chirurgical de la hernie à envisager

    • après examens ​permettant de s'assurer que les symptômes sont réellement causés par une maladie de reflux (pH-impédancemétrie œsophagienne notamment)

TYPES II, III, IV = "par roulement" ou "para-œsophagiennes"

  • type II : le fundus gastrique est monté dans le thorax, le long de l’œsophage mais la jonction œsogastrique est en position anatomique (infra-diaphragmatique)

  • type III : la jonction œsogastrique et le fundus sont en position intrathoracique et le fundus est au-dessus de la jonction (combinaison des types I et II)

  • type IV : une structure intra-abdominale autre que l’estomac est remontée dans le thorax (généralement : côlon, rate, intestin grêle)

  • symptomatologie variée : douleurs basi-thoraciques, dyspnée, régurgitations, pneumonies à répétitions, anémie ferriprive...

  • pas de lien avec le RGO

  • risque de complication aiguë (volvulus gastrique, nécrose gastrique avec perforation, hémorragie...)

Asymptomatique (découverte fortuite)

  • Chirurgie prophylactique à envisager en fonction de la balance bénéfice-risque :

    • Risque de l'ordre de 2 à 5% de faire une complication aiguë nécessitant une intervention en urgence (associée à une mortalité globale de 15%)

    • Risque opératoire du patient à prendre en compte : âge, comorbidités, taille de la hernie

Symptomatique :

douleurs basi-thoraciques, dyspnée, régurgitations, dyspepsie, pneumonies à répétition, anémie ferriprive sur ulcères ischémiques de Cameron...

  • Chirurgie recommandée en raison du risque élevé de complications

Complication :

volvulus gastrique, perforation gastrique d'origine ischémique, hémorragie digestive

  • Chirurgie en urgence

TRAITEMENT CHIRURGICAL :

  • systématiquement indiqué en cas de hernie hiatale "par roulement" (types II, III, IV) symptomatique

  • à envisager en cas de :

    • hernie hiatale "par roulement" (types II, III, IV) asymptomatique (chirurgie prophylactique)

    • hernie hiatale "par glissement" (type I) restant symptomatique malgré un traitement médical optimisé

  • non indiqué en cas de hernie hiatale "par glissement" (type I) ​asymptomatique

TECHNIQUE OPÉRATOIRE

  • Supériorité de l'approche cœlioscopique (par rapport aux techniques ouvertes)

  • Absence de standardisation technique

  • ​Étapes chirurgicales :
    • excision du sac herniaire
    • repositionnement de la jonction œsogastrique en intra-abdominal
    • fundoplicature utilisant la grosse tubérosité (totale circulaire de Nissen​ / partielle postérieure de Toupet)

BILAN PRÉ-OPÉRATOIRE

  • Endoscopie œso-gastro-duodénale (EOGD)

  • Imagerie : TDM thoraco-abdominale ou transit œso-gastro-duodénal (TOGD)

  • Manométrie œsophagienne

  • pH-impédancemétrie œsophagienne

POST-OPÉRATOIRE

  • Troubles dans les suites opératoires : 

    • troubles digestifs mineurs post-opératoires immédiats, fréquents et spontanément résolutifs en environ 6 semaines : dysphagie, satiété précoce, lenteur à la digestion...

    • ​en cas de dysphagie majeure, envisager une malfaçon technique et une ré-intervention.

  • Réalimentation prudente et progressive sur plusieurs semaines.

  • Prévention des nausées et des efforts de vomissements en post-opératoire immédiat (afin d'éviter une déchirure du montage et une récidive précoce).

  • Traitement ​par IPP pendant 2 mois après l'intervention (afin de favoriser la cicatrisation). Chez les patients déjà sous IPP en pré-opératoire, entreprendre le sevrage à partir de ce même délai, sous surveillance clinique.

  • Pas de suivi post-opératoire au long cours particulier chez un patient asymptomatique.

Sources

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Date de création : 11/05/2020

Date de dernière mise à jour : 11/05/2020

Date de dernière révision : 11/05/2020

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