
Réévaluation d'un IPP pris au long cours par un adulte
Réévaluation d'un IPP pris au long cours par un adulte
code CISP-2 : 50
code CIM-10 : Z92.8
En résumé
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L'outil proposé ici, a pour but d'apporter une aide au médecin généraliste lors de la réévaluation d'un traitement continu par inhibiteur de la pompe à protons (IPP), pris par un patient adulte, depuis plus de 3 mois.
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En effet, beaucoup de patients prennent des IPP de façon chronique alors que peu de situations justifient une prise d'IPP sur une période supérieure à 3 mois.
L'arrêt des IPP, surtout quand ceux-ci ont été utilisés pendant plusieurs mois, expose à un rebond d'acidité gastrique, source de régurgitations acides et de brûlures digestives, qui rend plus difficile l'arrêt du médicament et crée une situation de sevrage et de dépendance au traitement. Cet "effet rebond acide" peut ainsi conduire à une prise chronique d'IPP qui expose à la survenue d'effets indésirables parfois graves.
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En effet, les IPP, généralement bien tolérés à court terme, ont été incriminés dans la survenue d'effets indésirables certes plus rares, mais plus sévères (infections, fractures, carence en vitamine B12, hypomagnésémie, interactions médicamenteuses...).
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Le respect du bon usage des IPP est le premier temps de la prévention des effets indésirables potentiels :
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En cas d'indication avérée du traitement par IPP, il n'y a pas lieu de l'arrêter ou de changer de traitement, dans le but de prévenir la survenue d'effets indésirables potentiels ;
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En absence d'indication, une "déprescription" de l'IPP doit s'envisager, éventuellement en diminuant graduellement les doses avant d'arrêter totalement le traitement, afin de limiter l'effet rebond d'acidité.
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Par ailleurs, une éradication de Helicobacter pylori est recommandée chez tout patient infecté nécessitant un traitement IPP au long cours, pour limiter le risque d'adénocarcinome gastrique.
En détail
EFFETS INDÉSIRABLES DES IPP :
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À court terme, les IPP sont généralement bien tolérés. Leurs effets indésirables sont généralement bénins et réversibles et conduisent rarement à arrêter le médicament. Les plus fréquemment observés (≥ 1/100, < 1/10) sont les céphalées et les troubles digestifs (douleurs abdominales, constipation, diarrhées, flatulences, nausées, vomissements...).
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Cependant depuis quelques années, les IPP ont été incriminés dans la survenue d'effets indésirables, certes plus rares, mais plus sévères, tels que :
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des infections bactériennes : notamment digestives à Clostridioides difficile, Shigella, Salmonella ou Campylobacter, pulmonaires, ou un risque accru d'infections chez les patients cirrhotiques ;
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un risque de fractures osseuses : notamment vertébrales, de hanche ou de poignet ;
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une malabsorption de vitamine B12 ;
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une hypomagnésémie ;
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des complications rénales : néphrites interstitielles aiguës d'origine immuno-allergique ;
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des complications néoplasiques : risque augmenté d'adénocarcinome gastrique en cas de traitement au long cours par IPP et d'infection par Helicobacter pylori ;
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des interactions médicamenteuses : par exemple avec le clopidogrel, pouvant aboutir à une diminution de son activité antiagrégante.
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Toutefois, les études rapportant ces possibles associations sont de faibles niveaux de preuve, c'est pourquoi, en l'état actuel des connaissances, il n'est pas légitime d'envisager l'arrêt d'un IPP si celui-ci est indiqué.
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L'arrêt des IPP, surtout quand ceux-ci ont été utilisés pendant plusieurs mois, expose à un rebond d'acidité gastrique, source de régurgitations acides et de brûlures digestives, qui rend plus difficile l'arrêt du médicament et crée une situation de sevrage et de dépendance au traitement. Cet "effet rebond acide" peut ainsi conduire à une prise chronique d'IPP qui expose à la survenue d'effets indésirables parfois graves.
PRESCRIPTION DES IPP :
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Le respect du bon usage des IPP est le premier temps de la prévention des effets indésirables potentiels. Hors selon la commission de transparence de la HAS, les prescriptions hors autorisation de mise sur le marché (AMM) représentent un pourcentage élevé de la prescription totale des d'IPP en France et certaines études ont montré que 30 à 60% des patients hospitalisés étaient sous IPP et que parmi ces prescriptions, seules 16 à 40% étaient conformes aux indications de l'AMM.
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Les indications principales des IPP sont :
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le traitement du reflux gastro-œsophagien (RGO) et de l’œsophagite par RGO ;
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la prévention et traitement des lésions gastro-duodénales dues aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) chez les patients à risque ;
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l'éradication d’Helicobacter pylori et le traitement des ulcères gastro-duodénaux ;
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le traitement du syndrome de Zollinger-Ellison (maladie grave mais rare).
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Une prescription d'IPP sans endoscopie œso-gastro-duodénale (EOGD) préalable est possible mais restreinte à deux situations :
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la prévention des lésions gastro-duodénales iatrogènes (AINS notamment) (pendant la durée du traitement gastrotoxique) ;
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le traitement symptomatique du RGO typique sans signe d'alarme, chez un sujet jeune (pendant une durée de 4 semaines).
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Ainsi, la grande majorité des patients prenant un IPP depuis plus de 3 mois devrait donc avoir réalisé, au moins une fois, une EOGD.
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Seules certaines situations justifient une durée de traitement supérieure à 3 mois.
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Économiquement, les IPP ont représenté, avec près de 80 millions de boîtes d'IPP prescrites et remboursées, un coût de plus de 380 millions d'euros pour l'Assurance Maladie en 2018. Seules 10% sont des boîtes de moins de 28 unités de prise, adaptées à un traitement ponctuel.
RÉÉVALUATION D'UN TRAITEMENT IPP AU LONG COURS (> 3 mois) :
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Pour toutes les raisons citées précédemment, une réévaluation des traitements IPP pris au long cours paraît intéressante.
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En cas d'indication avérée du traitement par IPP, il n'y a pas lieu de l'arrêter ou de changer de traitement, dans le but de prévenir la survenue d'effets indésirables potentiels.
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En absence d'indication, une "déprescription" de l'IPP doit s'envisager.
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Pour limiter le risque d'effet rebond à l'arrêt du traitement et limiter ainsi la reprise de l'IPP, il peut être utile :
- de prévenir le patient de la possible survenue d'un rebond d'acidité ;
- de diminuer graduellement les doses sur quelques semaines avant d'arrêter totalement le traitement ;
- d'associer un autre antiacide pendant la phase de transition (par exemple, alginate de sodium/bicarbonate de sodium, voire un anti-H2) pour soulager les symptômes éventuels.
Critères - Merci de répondre aux questions afin de voir la stratégie de prise en charge adaptée
Votre patient prend-il au moins un des traitements suivants au long cours ?
En plus de l'AINS, votre patient prend-il aussi un ou plusieurs des traitements mentionnés ci-dessous au long cours ?
- Autre anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS)
- Antiagrégant(s) plaquettaire(s) (AAP)
- Corticoïde systémique
- Anticoagulant
- Inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS)
En plus de l'AAP, votre patient prend-il aussi un ou plusieurs des traitements mentionnés ci-dessous au long cours ?
- Anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS)
- Corticoïde systémique
- Anticoagulant
En plus de ce traitement, votre patient prend-il aussi un AINS et/ou un antiagrégant plaquettaire ?
Sélectionnez le groupe d'âge dans lequel se trouve votre patient :
Votre patient a-t-il déjà réalisé une endoscopie œso-gastro-duodénale (EOGD) ?
Quel était le résultat de l'endoscopie ?
Attention :
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Si plusieurs pathologies ont été retrouvées lors de l'endoscopie, choisir celle qui apparaît en premier dans la liste ci-dessous. Par exemple : en cas d'œsophagite peptique sévère associée à une hernie hiatale > choisir "œsophagite peptique sévère" (qui apparaît avant "hernie hiatale").
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Si plusieurs endoscopies ont été réalisées et que les pathologies retrouvées étaient différentes, choisir celle qui apparaît en premier dans la liste ci-dessous et non celle retrouvée le plus récemment. Par exemple : en cas d'ulcère gastrique retrouvé lors d'une 1ère endoscopie et une endoscopie de contrôle normale ensuite > choisir "ulcère gastrique" (qui apparaît avant "EOGD normale").
Quel était le résultat de l'endoscopie ?
Attention :
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Si plusieurs pathologies ont été retrouvées lors de l'endoscopie, choisir celle qui apparaît en premier dans la liste ci-dessous. Par exemple : en cas d'œsophagite peptique sévère associée à une hernie hiatale > choisir "œsophagite peptique sévère" (qui apparaît avant "hernie hiatale").
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Si plusieurs endoscopies ont été réalisées et que les pathologies retrouvées étaient différentes, choisir celle qui apparaît en premier dans la liste ci-dessous et non celle retrouvée le plus récemment. Par exemple : en cas d'ulcère gastrique retrouvé lors d'une 1ère endoscopie et une endoscopie de contrôle normale ensuite > choisir "ulcère gastrique" (qui apparaît avant "EOGD normale").
Concernant l'ulcère :
Une des situations suivantes a-t-elle pu motiver la prescription de l'IPP ?
Si plusieurs des situations sont vraies, choisir celle qui apparaît en premier dans la liste ci-dessous.
Une des situations suivantes a-t-elle pu motiver la prescription de l'IPP ?
Si plusieurs des situations sont vraies, choisir celle qui apparaît en premier dans la liste ci-dessous.
Votre patient présent-t-il un ou plusieurs des critères suivants ?
- Âge ≥ 50 ans
- Présence de signe(s) d'alarme : amaigrissement, altération de l'état général, anémie ferriprive, dysphagie, hématémèse, vomissements, masse épigastrique...