Antibioprophylaxie et endoscopie œso-gastro-duodénale (EOGD)
code CISP-2 :
40 ; 44
code CIM-10 :
Z29.2
En résumé
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L'antibioprophylaxie, quand elle est instaurée, peut avoir différents buts :
- prévenir l'endocardite infectieuse ;
- prévenir les autres infections qui pourraient survenir lors d'une endoscopie.
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Dans la grande majorité des cas, la réalisation d'une endoscopie œso-gastro-duodénale (qu'elle soit thérapeutique ou diagnostique, avec ou sans biopsie) ne nécessite aucune antibiothérapie prophylactique.
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Cependant, quelques situations cliniques et/ou procédures endoscopiques nécessitent la mise en place d'une antibioprophylaxie et sont détaillées ci-dessous.
Indications à une antibioprophylaxie
1) En prévention de l'endocardite infectieuse
La réalisation d'une endoscopie œso-gastro-duodénale (EOGD) ne nécessite aucun traitement antibiotique de prophylaxie de l'endocardite infectieuse, sauf dans la situation suivante :
Situation clinique concernée
Procédures endoscopiques concernées
Remarques
Patient cardiopathe à haut risque d'endocardite infectieuse,
en cas d'infection avérée du tractus gastro-intestinal
Quelque soit la procédure endoscopique
- Antibioprophylaxie de l'endocardite infectieuse se confondant avec l'antibiothérapie instaurée pour traiter l'infection en cours
- Doit contenir un antibiotique couvrant les enterococci (pénicilline/ampicilline/ pipéracilline/vancomycine)
- Valve prothétique ou matériel prothétique utilisé pour une réparation valvulaire
- Antécédent d’endocardite infectieuse
- Cardiopathie congénitale :
- cyanogène non opérée, ou avec une fuite résiduelle, ou mise en place d’une dérivation chirurgicale ;
- cardiopathie congénitale avec réparation prothétique, placée chirurgicalement ou percutanée, jusqu’à 6 mois après la mise en place ;
- avec une fuite résiduelle au site d’implantation d’un matériel prothétique, mise en place chirurgicalement ou par voie percutanée.
2) En prévention d'infections autres que l'endocardite infectieuse
La réalisation d'une endoscopie œso-gastro-duodénale (EOGD) ne nécessite aucun traitement antibiotique prophylactique d'infections, sauf dans les situations suivantes :
Situations cliniques concernées
Procédures endoscopiques concernées
Remarques
Patient cirrhotique,
en cas de saignement digestif
Quelque soit la procédure endoscopique
- Antibioprophylaxie à débuter dès l'admission
- Permet une réduction de mortalité
- C3G (ou fluoroquinolone) IV ; pendant 5 à 7 jours
Immunodépression sévère
Quelque soit la procédure endoscopique
Mise en place d'une antibioprophylaxie à discuter au cas par cas
Patient transplanté hépatique
CPRE (Cholangio-Pancréatographie Rétrograde Endoscopique)
Antibioprophylaxie couvrant les bactéries de la flore biliaire (entérobactéries Gram négatif, enteroccoci)
Obstruction biliaire suspectée ou confirmée sans angiocholite, avec possibilité de drainage biliaire incomplet à la CPRE (cholangiocarcinome hilaire / cholangite sclérosante primitive)
CPRE (Cholangio-Pancréatographie Rétrograde Endoscopique)
avec drainage biliaire incomplet
- Prévention de l'angiocholite
- Antibioprophylaxie couvrant les bactéries de la flore biliaire (entérobactéries Gram négatif, enteroccoci)
- À poursuivre après la procédure si drainage biliaire incomplet
Tous les patients
Gastrostomie percutanée endoscopique (GPE)
ou
Jéjunostomie percutanée endoscopique
- Prévention de l'infection péristomiale
- Antibioprophylaxie par Cefazoline IV
Tous les patients
Écho-endoscopie avec ponction d'une lésion kystique pancréatique / péri-pancréatique / médiastinale
Prévention de l'infection de la lésion kystique
- Neutropénie avec PNN < 500/mm3
- Hémopathie maligne avancée
- Antécédent de greffe de moelle osseuse
Sources
Actualisation de la page
Date de création : 24/09/2019
Date de dernière mise à jour : 27/09/2019
Date de dernière révision : 17/09/2020